Un métier
Une passion

Depuis des siècles, les paludiers de Guérande, pays du sel, sont les héritiers et les gardiens d’un patrimoine unique. Être paludier, c’est être un peu magicien : de la goutte d’eau, extraire le grain de sel.

Le métier de paludier est l’une des rares professions agricoles qui utilise une technique exempte de mécanisation et d’apport de produits chimiques. Cette technique de production artisanale permet à la fois de produire un sel de qualité et de préserver un site exceptionnel.

La coopérative des Salines de Guérande est un réel réseau qui invite tous les acteurs du marais à se rencontrer et échanger. Cette diversité et cette transmission de connaissances permettent aux marais de Guérande de rayonner sur le territoire national.

La formation

Dans notre stratégie de qualité, la formation des paludiers s’est vite révélée comme une étape essentielle. Transmis depuis des millénaires de père en fils, le métier s’essoufflait progressivement et laissait peu de chance aux nouveaux  arrivants.

Ainsi, en 1979, pour relancer la transmission du métier, un brevet professionnel responsable d’exploitation agricole option saliculture d’une durée de 12 mois est mis en place en Loire Atlantique. Aux côtés d’un maître de stage, chaque apprenti se familiarise avec les aspects techniques du métier du sel ainsi que les problématiques que peut poser la gestion d’une exploitation. Retrouvez Damien Bersihand qui vous racontera quelques anecdotes de son expérience d'apprenti paludier dans un article de Ouest France.

La mutualisation des ressources permet aux jeunes paludiers de s’installer avec sérénité en bénéficiant d’un revenu stable grâce au prix du sel fixé par le conseil d’administration. Les paludiers partagent entre eux l’ensemble de leur savoir-faire et les moyens techniques pour un enrichissement et une évolution quotidiens.

Unique au monde, la formation est assurée par la chambre d’agriculture - Télécharger la plaquette (convention de la région des Pays de la Loire)

Objectifs :

  • Former de jeunes paludiers
  • Renouveler un métier traditionnel
  • Pérenniser la profession en l’ouvrant aux jeunes

Une passion au fil des saisons

Si le sel se récolte l’été, la récolte se prépare dès l’hiver et le bon fonctionnement d'une saline nécessite un travail tout au long de l’année : seul ou collectivement, le paludier adapte son travail au rythme des saisons.

L'hiver

Pour protéger les salines du gel et des intempéries, le paludier les recouvre d'eau. Cette saison est entièrement consacrée au curage (rayage) des vasières, à l’entretien des talus (renforcement, coupe de la végétation) et au nettoyage des chenaux d’alimentation et d’évacuation ainsi qu’aux réparations éventuelles nécessaires en cas de dégâts survenus lors des tempêtes.

 

Le printemps

Début mars, il faut vider (algir) les salines et les bassins de l'eau de pluie accumulée, puis évacuer la vase et les algues de chaque bassin tout en reconstituant les digues d’argile (ponts) qui constituent le circuit hydraulique de la saline. C’est aussi l’époque des travaux collectifs de réfection complète (chaussage), tous les 25 ans, d'un groupe d'œillets (lotie).

L'été

C’est la récolte de sel. 50 à 60 œillets sont en moyenne exploités par un paludier (ce qui représente une superficie de 3 à 4 ha) et nécessite de longues journées de travail. La production est cependant très variable en fonction de l’ensoleillement, des vents et de la pluviométrie. 

L'automne

Une fois le sel « roulé », c'est-à-dire mis à l’abri pour l’hiver, le rythme de travail ralentit jusqu’à mi-novembre. Une période de repos qui peut cependant être interrompue en cas de grande marée pour protéger les salines.
À Guérande, un paludier exploitant produit à lui seul, en moyenne, entre 60 et 90 tonnes de gros sel et de 2 à 3 tonnes de fleur de sel par an ! Mais cette récolte varie considérablement en fonction des conditions climatiques (de 0 à 200 tonnes de gros sel) !

 

Les outils du paludier

Les outils utilisés dans les marais salants ont peu changé au cours des siècles et sont restés, pour la grande majorité, en bois.

Le las

Muni d’un long manche flexible de 5 mètres de long, cet outil est le plus connu. Il sert à la récolte du gros sel.

La lousse à fleur de sel

Historiquement en bois, la lousse à fleur de sel sert à cueillir la fleur de sel à la surface des œillets. Il existe désormais des lousses plus élaborées à partir de matériaux modernes plus légers de qualité alimentaire.    

 

La brouette

Elle est utilisée pour transporter le sel des ladures au trémet. Elle a remplacé au tout début des années 50 la gède, récipient de bois que les femmes portaient en équilibre sur leur tête avec un coussinet de toile enroulée, la torche. Les brouettes peuvent contenir de 120 à 150Kg de sel.

La lousse à ponter

La lousse à ponter, en bois, comparable à la lousse à fleur de sel, se différencie par un manche plus court et plus gros. Elle est utilisée pour la réfection annuelle des ponts.

Le rateau à limu

Il sert à ratisser le limu, une algue qui pousse dans les marais.

La cesse (en bois)

La cesse est une grande écope à bras qui sert à vider l’eau ou à jeter la vase. 

La boyette (ou houlette) (en tôle d’acier)

C’est la pelle du paludier utilisée pour certains travaux d'entretien des marais salants.   

 

Le boutoué (en bois)

De forme similaire à celle du las, il sert pour repousser la vase des fards et dans les œillets avant la récolte, afin d'assurer une grande propreté des fonds.

Petit dico du paludier

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Adoubler
Mettre de la vase ferme sur les côtés des ponts.
Algir
Vider l’eau.